samedi 7 mars 2009

deuil

J’ai encore perdu un chicot. A peine assis, il m’a dit qu’il me l’enlevait. Aussi sec. J’ai eu beau protester, lui dire qu’on pouvait peut-être sauver celle-là, rien à faire, il a sorti la pince. Tu fumes, il a dit. C’est à cause de la cigarette. Mon œil. Le maquignon, il connaît pas la génétique. Mon daron il les a perdues une à une ses ratiches. Et il fume pas. Mais non, rien à faire. C’était la sixième. Lui, l’arracheur de dents, il s’y connaît en contre vérités. Tu fumes. C’est de ta faute. Et crac. Je l’ai récupérée. J’aime mes chailles. Elles sont un bout de moi. Je l’ai rangée avec les cinq autres, dans ma table de nuit.

Chaque fois, je pense que, quand je serai plus que de la cendre, mes crocs seront encore là. Ils vont en faire, une drôle de tête, mes petits enfants, quand ils tomberont là-dessus.

1 commentaire:

  1. je connais personne qui garde ses dents dans la table de nuit... excepté ceux qui porte un dentier.

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